China Eastern est la deuxième plus grande compagnie aérienne de l’Empire du Milieu. Le transporteur chinois membre de l’alliance Skyteam exploite une puissante plateforme de correspondances à l’aéroport de Shanghai-Pudong pour relier plusieurs destinations asiatiques entre elles.
Avec une dizaine de fréquences quotidiennes entre Hong Kong et Shanghai associées à une desserte étendue des aéroports de Corée du Sud, China Eastern est bien implantée sur les liaisons entre la région administrative spéciale et le pays du Matin Calme via son hub. La compagnie offre une alternative économique aux vols directs, y compris face aux transporteurs low cost une fois le coût des bagages pris en compte.
De Hong Kong à Séoul en passant par Shanghai
J’ai voyagé sur le vol China Eastern MU726 Hong Kong (HKG) / Shanghai-Pudong (PVG) du dimanche 22 septembre 2019, départ prévu à 07h30 pour une arrivée à 09h50. Après une escale programmée pour durer 2h25, j’ai embarqué sur le vol China Eastern MU5033 Shanghai-Pudong (PVG) / Séoul-Incheon (ICN), départ à 12h15 pour une arrivée à destination finale à 15h20.
À l’aéroport de Hong Kong
Mon compagnon de voyage et moi sommes parmi les premiers dans la file d’attente à l’ouverture des comptoirs d’enregistrement du vol pour Shanghai à 05h30 du matin. Deux hôtesses sont présentes pour enregistrer tous les passagers d’un avion de 177 sièges. Le temps nécessaire pour s’occuper des quelques personnes devant nous semble plutôt long.
Notre tour arrive. L’hôtesse prend nos passeports, pianote sur son clavier, les minutes passent et elle parait totalement perdue. Elle fini par nous demander si nous avons les numéros de nos billets. La question révèle un probable souci de synchronisation informatique : quand aucun titre de transport n’est associé à une réservation, il est impossible d’éditer les cartes d’embarquement. Je lui note les numéros de nos billets électroniques émis par la compagnie en France. L’hôtesse nous fait signer une déclaration douanière pour chaque valise en transit sur le territoire chinois et parvient à imprimer les étiquettes des bagages. Mais il faudra encore 20 minutes, entre tentatives infructueuses et appels téléphoniques aux collègues, pour qu’un superviseur vienne au secours et sorte les cartes d’embarquement quasi-instantanément.
Pendant ce temps-là, ça ne semblait pas vraiment avancer plus vite au comptoir d’à côté. Derrière nous, une centaine de passagers – dont un groupe de touristes américains prêts à nous fusiller sur place sans autre forme de procès – attendent pour déposer leurs bagages et l’avion est censé décoller dans une heure… Nous filons nous mettre à l’abri en salle d’embarquement. À notre surprise, nos nouveaux amis ne tardent pas à nous rejoindre. Tous les autres voyageurs ont finalement été enregistrés en une demi-heure.
L’avion est stationné au large depuis la veille au soir, l’embarquement s’effectue en bus.
À bord de l’avion pour Shanghai
Le vol était opéré avec un Airbus 321-200 immatriculé B-6331 et livré à la compagnie chinoise en 2007. La cabine en parfait état ne fait pas ses 12 ans d’âge.
Les sièges beiges inclinables de la classe économique sont agencés en 3-3. Ils sont équipés d’une tablette rabattable avec un support pour un verre et d’une pochette de rangement.
Un papillon gît entre la cloison de la cabine et le hublot de ma rangée.
Malgré les difficultés rencontrées à l’enregistrement, les portes de l’avion sont fermées à l’heure avec tous les passagers à bord. Les hôtesses distribuent oreiller et couverture à ceux qui le souhaitent, puis les consignes de sécurité sont diffusées pendant le roulage sur des écrans au plafond de la cabine. Nous décollons en direction de Shanghai à 07h48.
Situation pas inhabituelle à Hong Kong, la montée est agitée avec de fortes turbulences. Soudain, les hurlements d’une hôtesse : l’une des américaines assise quelques rangs derrière moi s’est levée. Elle enjambera ses voisins et se rendra aux toilettes sous les vociférations, aucun navigant ne s’étant détaché avant d’atteindre l’altitude de croisière au bout de 25 minutes de vol.
Une dizaine de minutes après, un plateau-repas est servi. Il est constitué d’un mini-feuilleté en entrée, d’un plat omelette-saucisse, d’un yaourt et quelques morceaux de fruits en dessert. Une petite bouteille d’eau et une serviette en papier sont apportés séparément. Mon voisin est endormi, l’hôtesse colle un autocollant sur le siège devant lui indiquant qu’elle se tient à sa disposition quand il le souhaitera. Les déchets sont débarrassés 25 minutes plus tard puis du thé et du café sont proposés à chacun. La prestation est très satisfaisante pour un temps de vol d’environ 1h45.
La descente commence quarante minutes avant l’atterrissage et les hôtesses sont sanglées à leur siège dès ce moment-là. Les cris reprennent de plus belle, la même passagère retourne aux toilettes. Là encore, personne ne bouge. Mon voisin émerge un quart d’heure avant l’arrivée et manifeste son envie de manger. À mon grand étonnement, l’hôtesse se précipite au galley lui trouver de quoi se restaurer la tablette relevée : yaourts, fruits et barres de céréales.
L’atterrissage s’effectuera avec moins de 10 minutes de retard sur l’horaire convenu.
En transit à l’aéroport de Shanghai
Débarquement grâce à une passerelle au terminal 1 de l’aéroport de Shanghai-Pudong.
Les passagers en correspondance entre deux vols sont soumis à des formalités de police. Nous sommes nombreux en ce milieu de matinée et la queue s’éternise. Chaque passager doit insérer simultanément sa carte d’embarquement et son passeport dans une borne électronique, être pris en photo, l’automate apposant ensuite un cachet sur la carte d’accès à bord. La voix de synthèse débite des instructions incompréhensibles, le temps de réactivité montre clairement que tout ne fonctionne pas normalement. Une hôtesse est seule pour gérer une demi-douzaine d’appareils défectueux et assister chaque passager individuellement, dont bon nombre sont visiblement en retard pour leur prochain vol.
Une fois cette étape franchie, le contrôle de sûreté. Là encore, c’est long. Les batteries transportées dans les bagages à main font l’objet d’une grande attention. Les power banks pour recharger les téléphones dépassant une certaine puissance sont visiblement confisqués comme tous ceux dont les caractéristiques inscrites sur le boitier sont illisibles.
À ce rythme, l’embarquement commençait peu de temps après notre arrivée en porte d’embarquement. L’avion est au contact du terminal.
À bord de l’avion pour Séoul
Ce deuxième vol était réalisé avec un Airbus 330-200 immatriculé B-5949 dans la flotte de China Eastern depuis 2015. Un gros porteur pour un court trajet de moins d’une heure et demie, la ligne étant très fréquentée. L’appareil arbore une livrée aux couleurs de l’alliance Skyteam.
Les sièges sont disposés en rangées 2-4-2 en classe économique. Revêtus d’un tissu bleu, les sièges inclinables sont équipés d’une pochette de rangement, d’une tablette avec support pour un gobelet, d’un crochet porte-manteau, d’un écran de 9″ tactile et d’une télécommande. Une prise USB individuelle est présente sous l’écran pour recharger ses appareils électroniques. Un accès Wi-Fi serait diffusé dans la cabine, je n’ai pas cherché à me connecter derrière la grande muraille. Le confort de l’assise est convenable pour un vol moyen-courrier, mais j’apprécierai moins d’y passer des heures sur une plus longue distance.
Nous quittons notre point de stationnement avec une légère avance sur l’horaire prévu, les consignes de sécurité sont diffusées sur l’écran individuel et nous prenons les airs pour Séoul à 12h25.
Dès l’altitude de croisière atteinte 25 minutes plus tard, l’équipage sert le déjeuner contenu dans un sachet en papier : on y trouve un sandwich, une banane et un gâteau sec. Une bouteille d’eau est également distribuée, mais aucune serviette – il faudra se contenter d’une fraichette. La prestation est correcte pour un vol de cette durée. Les déchets ne sont pas ramassés, il convient de laisser le sachet dans la pochette du siège.
Des fiches sont distribuées pour les formalités d’immigration, sanitaire et douanière en Corée du Sud. Aucun document en anglais n’a été inclus dans la dotation (une version française de ces papiers est disponible à l’arrivée).
Nous atterrissons à l’aéroport de Séoul-Incheon et roulons jusqu’au terminal 1 où nous débarquons à 15h00, soit 20 minutes plus tôt que programmé.
De Séoul à Hong Kong via Shanghai
J’ai pris le chemin inverse pour rentrer à Hong Kong après mon séjour en Corée du Sud.
Vol China Eastern entre Séoul et Shanghai
J’ai voyagé mardi 1er octobre 2019 sur le vol China Eastern MU5052 Séoul-Incheon (ICN) / Shanghai-Pudong (PVG), départ prévu à 08h55 pour une arrivée à 09h45.
Aucune difficulté à l’aéroport de Séoul pour obtenir les 2 cartes d’embarquement de l’itinéraire aux comptoirs d’enregistrement.
Le vol était opéré par un Airbus 330-300 immatriculé B-8970. Un avion récent, intégré en 2017 par la compagnie. L’assise des sièges de cette cabine est bien plus agréable que celle équipant l’A332 à l’aller. Tant mieux car on retrouve cet appareil sur des routes beaucoup plus longues.
L’avion est désert en ce jour férié où la Chine communiste célèbre son 70ème anniversaire en grande pompe.
Le départ de Séoul s’effectue à l’heure. Un sandwich et une bouteille d’eau sont servis, mais rien pour s’essuyer les doigts. Nous aurons un quart d’heure de retard à Shanghai, le vol comme le roulage à l’arrivée ont été plus longs.
Vol China Eastern entre Shanghai et Hong Kong
Pas grand monde non plus à l’aéroport de Shanghai. Les formalités sont passées très rapidement : un agent de police est présent – bien plus efficace que les automates, et l’attente aux contrôles de sûreté est limitée. Pour se divertir pendant l’escale, les écrans de télévision retransmettent l’immense parade militaire organisée par le régime à Pékin.
J’ai voyagé sur le vol China Eastern MU507 Shanghai-Pudong (PVG) / Hong Kong (HKG), départ à 11h30 pour une arrivée prévue à destination finale à 14h05.
L’embarquement est lancé 50 minutes avant le départ. L’accès à l’avion, un Airbus 321-200 immatriculé B-8573 livré à la compagnie en 2016, se fera en bus sous une pluie légère.
Des fiches de police pour l’immigration à Hong Kong sont distribuées, mais la version anglaise n’a pas été prévue. Nous quittons notre point de stationnement avec 10 minutes de retard et nous roulons pendant 20 minutes pour rejoindre la piste et décoller en direction de Hong Kong. Un plateau-repas et une bouteille d’eau seront servis pour le déjeuner. Au menu : une salade, des spaghettis bolognaise, une (étrange) gelée en dessert et un biscuit. L’absence d’une serviette m’étonnera encore. L’atterrissage à Hong Kong se fera à l’heure convenue.
Conclusion
C’était mon premier déplacement sur une compagnie chinoise continentale et j’ai trouvé l’expérience cocasse sur le segment initial entre Hong Kong et Shanghai. Les vols suivants m’ont paru plus sérieux. J’ai apprécié qu’un repas adapté à la durée de chaque vol soit systématiquement proposé. Les personnels de cabine, rigides au premier abord, se montraient ensuite attentionnés envers les passagers pendant le service.
L’aéroport de Shanghai, tout du moins le terminal 1 dédié à China Eastern et à ses compagnies partenaires dans l’alliance Skyteam, n’est en revanche pas des plus agréables. Les longues escales sont à éviter.
Quelle est votre expérience de voyage avec China Eastern ?