Le vocabulaire des compagnies aériennes et celui des clients n’est pas toujours le même. L’incompréhension survient notamment lorsqu’un voyageur, qui a intentionnellement réservé un vol direct, découvre que son itinéraire comporte une escale. Je vous explique la différence entre un « vol direct » et un « vol non-stop » pour faire le meilleur choix.
Un vol direct peut inclure une escale
Il est naturel et parfaitement correct de qualifier comme étant un « vol direct » tout trajet aérien au départ d’un aéroport A à destination finale d’un aéroport B qui n’implique aucune correspondance dans un aéroport intermédiaire.
Cependant, emprunter un vol direct ne signifie pas pour autant que le passager ne fera pas escale dans un aéroport X.
En effet, toute escale durant laquelle le voyageur n’est pas amené à changer d’avion est un simple « arrêt » dans le jargon aéronautique et ne remet pas en question le caractère direct du vol.
Un tel arrêt peut être nécessaire pour des raisons techniques et opérationnelles comme refaire le plein de carburant ou remplacer l’équipage avant de poursuivre jusqu’à destination. Un besoin qui s’amenuise avec l’extension du rayon d’action des appareils.
De nos jours, cet arrêt est plus souvent motivé par des considérations économiques et commerciales. Les compagnies desservent parfois deux destinations différentes tout en proposant à la vente un seul et même vol quand faire décoller deux avions chacun de leur côté ne serait pas rentable. Tous les passagers prennent alors place dans le même appareil, une partie d’entre eux descendent à l’escale tandis que les autres restent à bord et poursuivent le voyage. Le transporteur, quand il détient des droits de trafic de cinquième liberté, peut également en profiter pour embarquer de nouveaux clients.
À noter que les passagers en continuation sont parfois tenus de débarquer lors de l’arrêt, pour remplir des formalités de police (les Etats-Unis contrôlent tous les voyageurs en transit y compris lorsqu’ils arrivent et repartent dans la foulée par le même avion) ou par mesure de sécurité (notamment s’il est interdit d’avitailler l’avion avec des passagers à bord).
Intéressons-nous à titre d’exemple au vol AF775 d’Air France. Celui-ci est commercialisé comme un vol direct reliant Paris (CDG) à Bangui (BGF) en République Centrafricaine, le trajet est effectué en 8h10.
Ce même vol AF775 est aussi commercialisé comme « direct » pour relier Paris (CDG) à Yaoundé (NSI) au Cameroun en 11h00. Une mention « escale à BGF » apparait toutefois.
Les voyageurs en route pour Yaoundé atterriront dans un premier temps à Bangui et patienteront une heure et demie à bord de l’appareil avant de reprendre les airs.
Un vol vraiment sans escale est un vol non-stop
Pour réellement voyager sans escale jusqu’à destination finale, il convient non pas d’opter pour un « vol direct » mais pour un « vol non-stop » selon la terminologie employée par les compagnies aériennes.
Reprenons l’exemple d’Air France. Le transporteur commercialise un autre vol direct AF984 reliant Paris à Yaoundé en 7h20. Sans arrêt intermédiaire, le temps de déplacement est réduit de 3h40 par rapport au vol direct via Bangui.
À l’instar d’Air France, la plupart des sites internet des compagnies et des agences de voyage affichent d’une manière ou d’une autre les escales / arrêts d’un vol direct durant le processus de réservation.
En revanche, l’information est rarement communiquée proactivement à travers les autres canaux de vente (téléphone, agences et comptoirs). Il est donc important de préciser à son interlocuteur que l’on souhaite réserver un « vol non-stop » et non un « vol direct » pour éviter toute déconvenue quand les deux options existent.
Faites-vous la différence entre un vol direct et un vol non-stop pour voyager sans escale ?
Samuel
19 juin 2024 à 14h47
Des articles toujours pertinents, bien écrits et étayés. Bravo Thibaud. Merci. Samuel
Thibaud
19 juin 2024 à 20h27
Merci Samuel pour votre message encourageant 🙂