Un cas de force majeure, une catastrophe naturelle ou un acte terroriste peut empêcher momentanément un voyageur de rentrer chez lui. Quand de tels événements se produisent, la prolongation forcée du séjour à l’étranger génère inévitablement des coûts non-négligeables. Je vous explique comment les frais consécutifs à un « retour impossible » du voyageur prévoyant sont pris en charge.
Causes et conséquences d’un retour impossible
Le coronavirus (2019-nCoV) fait l’actualité de ce début d’année 2020. La ville chinoise de Wuhan dans la province du Hubei, foyer d’origine de l’épidémie, est mise en quarantaine et tous les vols commerciaux sont annulés. Conséquence immédiate : des touristes chinois sont dans l’impossibilité de regagner leur pays et des étrangers sont bloqués dans l’Empire du Milieu.
En 2010 le volcan islandais Eyjafjallajökull entrait en éruption, occasionnant la fermeture totale de l’espace aérien de nombreux pays européens pendant plusieurs jours dont la France. S’en est suivi un chaos d’un niveau jamais vu – même lors des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis – avec des passagers coincés dans tous les aéroports de la planète.
On ne compte plus le nombre de jours où l’aéroport de Denpasar, desservant la très touristique île indonésienne de Bali, a dû interrompre complètement ses activités à cause de nuages de cendres. Tout comme celui de Manille, la capitale des Philippines.
Dans ces circonstances, le voyageur doit immédiatement faire face à des frais imprévus : des nuits supplémentaires à l’hôtel jusqu’au rétablissement du trafic aérien ou l’arrangement d’un transport alternatif.
Prise en charge du retour impossible
Qui va en définitive supporter le surcoût important engendré par une impossibilité de rentrer à la date prévue ?
Une protection légale dans les voyages à forfait
Un voyage qui combine un transport aérien avec une autre prestation (hébergement, location de voiture ou de moto, service touristique) est un « voyage à forfait » (ou « forfait touristique ») quand ces prestations sont achetées et payées ensemble.
La durée du voyage doit être supérieure à 24 heures ou inclure une prestation d’hébergement d’au moins une nuit. Les services touristiques doivent représenter au minimum 25% du prix du billet d’avion si aucune prestation d’hébergement ou de location de véhicule n’est incluse dans le forfait.
Typiquement, un séjour conçu par un tour-opérateur ou une formule vol + hôtel personnalisée (package dynamique) sont un forfait touristique.
En cas de circonstances exceptionnelles et inévitables rendant le retour impossible, la directive européenne n°2015/2302 offre une protection de base en imposant à l’organisateur du voyage de prendre en charge les coûts d’hébergement jusqu’à 3 nuits par voyageur.
La garantie retour impossible des assurances voyage
En dehors du cas particulier du voyage à forfait, l’intégralité des dépenses engagées suite à un retour impossible sont à la charge du voyageur (les cartes bancaires, même haut de gamme, ne remboursent pas ces frais).
Souscrire avant de partir une assurance voyage comportant une garantie spécifique « retour impossible » est le seul moyen d’atténuer les conséquences financières en cas de sinistre. Mais les contrats qui couvrent ce risque sont en réalité très peu nombreux sur le marché français. Voici ceux que j’ai identifié :
AXA Assistance – contrat Voyageo Court Séjour Formule 3
Événements garantis : catastrophes naturelles
Frais remboursés : transport et hébergement
Plafond : 1000€ par assuré ou 200€ par nuit et par assuré dans la limite de 5 nuits.
Europ Assistance – contrats Evasio Escapade et Evasio Temporaire
Événements garantis : force majeure, catastrophes naturelles, actes de terrorisme
Frais remboursés : hébergement, repas et effets de première nécessité
Plafond : 200€ par nuit et par assuré dans la limite de 5 nuits, franchise de la première nuit.
Chapka Assurances – contrat Cap Assistance 24/24
Événements garantis : force majeure, catastrophes naturelles, actes de terrorisme
Frais remboursés : hébergement, repas et effets de première nécessité
Plafond : 1000€ dont 80€ par nuit et par assuré dans la limite de 3 nuits pour les frais d’hébergement, franchise de la première nuit.
Avant de souscrire un contrat d’assurance quel qu’il soit, prenez le temps de consulter ses conditions générales pour comprendre les garanties proposées (conditions, exclusions, franchises et plafonds) et vérifier qu’il répond à vos besoins.
Êtes-vous bien protégé en cas de retour impossible ?