Coup de tonnerre dans le ciel européen ! La compagnie aérienne low cost long-courrier Primera Air annule tous ses vols du jour au lendemain pour cause de faillite. Plus aucun avion Primera Air ne décollera à compter de ce mardi 2 octobre 2018 et les billets déjà achetés par les passagers ne seront pas honorés. Je vous fais un point sur cette situation inattendue.
De grandes ambitions
Au départ de l’aéroport de Paris-Roissy Charles-de-Gaulle, le transporteur à bas coût assurait 3 lignes transatlantiques depuis le mois de mai 2018 : Boston (USA), New-York (USA) et Toronto (Canada).
Très récemment au mois de septembre, Primera Air annonçait l’ouverture de 3 nouvelles dessertes depuis CDG et mettait aussitôt en vente des billets à destination de Montréal (Canada), Tel Aviv (Israël) et Washington (USA) pour la saison automne-hiver 2018/2019.
Ailleurs en Europe, la compagnie opérait ou ouvrait à marche forcée des liaisons transatlantiques au départ de l’Allemagne, de la Belgique, de l’Espagne et du Royaume-Uni tout en maintenant un réseau moyen-courrier développé depuis 15 ans au départ de ses bases historiques situées en Islande et au Danemark.
Primera Air nourrissait l’ambition d’adapter le modèle ultra low cost aux vols long-courrier, rendu économiquement possible avec l’arrivée d’appareils de dernière génération tels que l’Airbus A321neo et grâce à un prix du carburant peu élevé. Elle était en compétition avec d’autres transporteurs qui se disputent âprement ce nouveau segment du marché.
Une croissance non maîtrisée ?
La marque Primera Air regroupe en réalité deux compagnies aérienne étroitement liées, qui cessent simultanément leur activité :
- Primera Air Scandinavia enregistrée au Danemark qui opère les vols PF
- Primera Air Nordic enregistrée en Lettonie qui opère les vols 6F.
Ces deux transporteurs réunis détiennent seulement 14 avions, un nombre insuffisant pour assurer les vols programmés. Pour ne pas arranger la situation, l’un d’entre eux est cloué au sol depuis 2017 pour des raisons techniques.
Primera Air a bien passé commande de nouveaux appareils pour étendre sa flotte, mais elle n’a pas réussi à mobiliser les ressources financières qui lui étaient indispensables pour assumer sa croissance rapide. Elle devait simultanément faire face au coût important de la remise en service de son avion défectueux, payer la location des avions nécessaires à la poursuite de ses activités tout en finançant sa commande, dans un contexte de pertes de revenus à cause de ses aléas d’exploitation et de hausse du prix du pétrole.
Les passagers, premières victimes immédiates
Les voyageurs qui ont fait confiance à Primera Air doivent désormais s’acheter un nouveau billet d’avion auprès d’une autre compagnie aérienne s’ils souhaitent toujours partir. Ou afin de rentrer chez eux, pour les milliers de clients qui se retrouvent abandonnés en cours de déplacement.
Il est malheureusement fortement probable qu’aucun passager ne sera jamais remboursé de ses billets Primera Air à l’issue de la longue procédure judiciaire qui va s’ouvrir.
Êtes-vous concerné par la faillite de Primera Air ?
